La santé mentale positive

La santé mentale positive est un élément clé de la santé globale et du bien-être. Elle ne se résume pas à l’absence de maladies ou de troubles mentaux. Elle est en constante évolution : elle change avec les expériences positives ou négatives que nous traversons, le but étant d’atteindre une forme d’équilibre.

Chacun en dégage des forces et des faiblesses avec lesquelles il lui faut composer pour affronter les évènements de la vie. Comme pour la santé physique, il arrive que la santé mentale connaisse des perturbations, liées à des troubles et des maladies qu’il faudra soigner pour retrouver l’équilibre.

Qu’est-ce que la santé mentale positive ?

La définition de la santé mentale ne se résume pas à l’absence de maladies ou de troubles mentaux. La santé mentale positive peut être perçue comme un état de bien-être mental qui permet de jouir de la vie quotidienne dans toutes ses dimensions (familiale, sociale, professionnelle, amicale, spirituelle, culturelle, etc.).

Pour l’Organisation mondiale de la Santé  (OMS), la santé mentale est « un état de bien-être dans lequel chaque personne réalise son potentiel, fait face aux difficultés normales de la vie, travaille avec succès de manière productive et peut apporter sa contribution à la communauté. »

L’Agence de la santé publique du Canada  considère que « la santé mentale est la capacité qu’a chacun d’entre nous de ressentir, de penser et d’agir de manière à améliorer notre aptitude à jouir de la vie et à relever les défis auxquels nous sommes confrontés. Il s’agit d’un sentiment positif de bien-être émotionnel et spirituel, qui respecte l’importance de la culture, de l’équité, de la justice sociale, des interactions et de la dignité personnelle. »

La santé mentale positive peut donc être perçue comme un état de bien-être, qui est le fruit d’un processus continu et dynamique, en constante évolution et qui permet à une personne d’exploiter au mieux son potentiel et ses capacités au quotidien.

Elle se distingue alors des dysfonctionnements de la santé mentale comme :

  • la souffrance psychique : un état de mal-être pas forcément lié à une maladie ou à un trouble mental. Selon son intensité, sa durée et ses conséquences sur la vie de la personne, cet état de mal-être nécessitera ou non une prise en charge par des professionnels de santé ;
  • et les troubles mentaux : de durée et de sévérité variables, les troubles mentaux nécessitent une prise en charge médicale. Ils peuvent entraîner une situation de handicap psychique.

 

Quels sont les facteurs qui favorisent la santé mentale positive ?

« Être bien dans sa tête », en d’autres termes profiter d’une bonne santé mentale, n’est pas un état définitif.

La définition retenue par l’Agence de la santé publique du Canada contient cinq composantes majeures de la bonne santé mentale, qui s’inscrivent dans une dynamique, une évolution constante :

« La santé mentale est la capacité qu’a chacun d’entre nous de ressentir, de penser et d’agir de manière à améliorer notre aptitude à jouir de la vie (1) et à relever les défis (2) auxquels nous sommes confrontés. Il s’agit d’un sentiment positif de bien-être émotionnel (3) et spirituel(4), qui respecte l’importance de la culture, de l’équité, de la justice sociale, des interactions et de la dignité personnelle (5). »

L’aptitude à jouir de la vie se mesure à l’aide de concepts comme le bonheur, la satisfaction éprouvée par rapport à sa vie, le bien-être subjectif.

Elle est influencée par des facteurs tels que :

  • la personnalité ou des traits de caractère : être plutôt optimiste, extraverti, etc.,
  • des conditions de vie favorables : se percevoir en bonne santé, bénéficier d’un soutien social important, faire confiance aux autres, avoir le sentiment d’être maître de sa vie, etc.,
  • l’âge,
  • le niveau de revenus,
  • le milieu familial,
  • l’environnement social : implication dans des actions bénévoles ou de soutien social par exemple.

La capacité à relever des défis ou à s’adapter aux évènements de la vie renvoie aux efforts déployés par une personne pour affronter les périodes de stress dans sa vie quotidienne.

On distingue deux types de stratégies :

  • l’affrontement : faire face à la situation et essayer de trouver des solutions à l’aide de ses propres ressources ou en cherchant l’appui de son environnement (familial, social, professionnel),
  • et l’évitement : éviter ou fuir la situation stressante.

La capacité à affronter des situations stressantes sans conséquences négatives pour soi-même ou pour son développement psychique est appelée coping.

Le bien-être émotionnel est considéré comme le fait de vivre des émotions positives (joie, amour, avoir des passions ou des centres d’intérêt), et comme la capacité à réguler ou vivre avec ses émotions, pour en tirer le plus de bienfaits possible et d’en limiter les effets négatifs potentiels.

Le bien-être spirituel traduit la capacité à trouver un sens à sa vie.

Enfin, la santé mentale recouvre des dimensions culturelles, sociales, écologiques, politiques, économiques :

  • liberté d’avoir des buts et de faire des choix,
  • vivre dans une société où l’on se sent reconnu, où l’exercice et la répartition du pouvoir sont équitables,
  • qualité des liens sociaux.

 

En quoi la santé mentale positive est importante pour la santé ?

La santé mentale et la santé physique entretiennent des rapports étroits : être en bonne santé mentale favorise une bonne santé physique et vice-versa.

Prenons un exemple : une personne fragilisée par une maladie mentale comme la dépression peut négliger son alimentation, manquer d’activité physique et consommer trop d’alcool ou de tabac.

À terme, son état de santé général risque de se dégrader.

En moins bonne santé physique, son bien-être mental s’en verrait diminué : elle pourrait alors rencontrer davantage de difficultés à sortir de son état dépressif initial.

Inversement, une personne confrontée à une maladie chronique grave, ayant subi un traumatisme physique important (par exemple un accident de la circulation) ou obèse par manque d’activité physique et en raison d’une alimentation déséquilibrée, pourrait voir sa santé mentale s’altérer à cause des difficultés rencontrées au quotidien : douleurs, altération de l’image qu’elle a d’elle-même et perte de confiance en soi, regard des autres et vie sociale, etc.

D’après Rébecca Shankland, Docteur en psychologie clinique et en psychopathologie

Mis à jour le 28/08/2024