Relations entre frères et sœurs : comment éviter les conflits ?

Ils sont parfois comme chiens et chats, comme les meilleurs amis du monde, ou encore les deux à la fois. La vie au sein d’une fratrie n’est jamais un long fleuve tranquille. Selon les âges et les personnalités des enfants, la relation entre frères et sœurs peut être émaillée de chamailleries et de réconciliations. 

Tantôt harmonieuses, tantôt conflictuelles, les relations entre frères et sœurs sont comme des montagnes russes. Les disputes sont inéluctables mais lorsqu’elles deviennent trop fréquentes, cela peut être problématique. « Ce sont souvent des relations fraternelles assez fusionnelles qui génèrent des conflits et des rivalités, constate Sabine Achard, psychologue de l’enfant et de l’adolescent à Manduel (Gard). Mais la plupart du temps, frères et sœurs s’adorent. Ce qu’ils n’aiment pas, c’est partager leurs parents. ». Quoi de plus difficile, en effet, que de devoir partager l’amour de ses parents ?

À la recherche de l’attention perdue

Pour l’ainée, l’arrivée du petit deuxième peut-être un vrai chamboulement. Ce petit tsunami d’émotions peut même entrainer une phase de régression, notamment au niveau de la propreté surtout si les enfants sont rapprochés.  « L’arrivée d’un second enfant est perçue par le premier comme une atteinte à son territoire, or il voudrait conserver toute l’attention des parents », explique la psychologue. A ce moment-là, les enfants ont surtout besoin d’être rassurés sur l’amour qu’on leur porte. Ils ont aussi besoin d’être valorisés sur ce qu’ils savent faire et leurs montrer les avantages à être le “grand”.

La gestion des disputes entre frères et sœurs

Si les parents ont le sentiment qu’une dispute va trop loin, ils peuvent intervenir et laisser les enfants quelques instants chacun de son côté. La plupart du temps, cela suffit à régler le conflit. « L’erreur à éviter, c’est d’en punir un plutôt qu’un autre », insiste la psychologue. Quant aux familles recomposées, les mêmes règles doivent s’appliquer pour tous, en fonction de l’âge des enfants bien sûr.

Accorder du temps à chaque enfant

Il est important de réserver, dans la mesure du possible, « des petits moments pour chaque enfant, afin que les parents puissent les voir dans leur singularité ». « Pendant longtemps, la fratrie était considérée comme une entité. Nous savons aujourd’hui qu’elle est constituée d’individus », ajoute-t-elle.

Les comparaisons qui tuent

On l’aura compris, un enfant ne ressemble à aucun autre. Il en va de même pour les résultats scolaires. « Dans une même famille, on peut très bien avoir deux enfants qui, à dix ans, n’ont pas du tout le même niveau, note Sabine Achard. L’un peut être un excellent élève quand l’autre connaît des difficultés. Mais cela peut évoluer ensuite. » La psychologue recommande par conséquent de « toujours prendre en considération la personne, d’éviter les remarques blessantes du type : « Au même âge, ton frère était meilleur que toi » ou « Tu devrais faire comme ton frère ou ta sœur » ». Il est important également que chacun puisse avoir ses propres loisirs ou activités.

D’après Isabelle Coston